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Libération

Algérie : chronique d'une libération avortée.

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Bouteflika souhaite élargir Benhadj, le no 2 de l'ex-FIS. Les durs de l'armée veulent le rejuger.
publié le 11 décembre 2002 à 2h05

Rarement libération anticipée ­ de sept mois à peine ­ aura fait couler tant d'encre. Depuis quelques semaines, partisans et opposants de l'élargissement d'Ali Benhadj s'affrontent en Algérie par presse interposée. Ils tirent ainsi l'ancien et très radical numéro deux du Front islamique du salut (FIS) de l'oubli dans lequel il finit de purger sa peine à la prison militaire de Blida. Arrêté en juin 1991, il avait été condamné à douze ans de réclusion par le tribunal militaire de cette ville, en même temps qu'Abassi Madani, le principal leader du FIS. Si le juge n'avait «pu établir leur responsabilité directe dans l'organisation d'un mouvement insurrectionnel contre l'autorité de l'Etat», une dizaine de chefs d'inculpation étaient retenus contre eux, dont «atteinte à l'autorité et à la sécurité de l'Etat» ou «appel à la rébellion armée»... Ce procès sera cependant presque éclipsé par la montée de la violence dans le pays : six mois auparavant en effet, l'annulation des législatives remportées par les islamistes avait fait basculer l'Algérie dans la guerre.

Contradictions. Près de 200 000 morts et une décennie plus tard, la polémique politico-médiatique sur une libération anticipée de Benhadj n'en finit pas de rebondir. Le cas de Madani, en résidence surveillée depuis 1997 car jugé plus flexible, pose moins problème, d'autant qu'il pourrait quitter le pays. Tout commence mi-novembre avec la publication dans un quotidien arabophone d'une information d'une «source sûre» affirmant