Londres de notre correspondant
Les porte-parole du Premier ministre britannique ne communiquent plus depuis quelques jours que sur un escroc, une ancienne mannequin et sa mère médium. Aveux, dénégations et demi-vérités, fournis dans le désordre par le 10 Downing Street, ont transformé une banale opération immobilière en une quasi-affaire d'Etat. L'épouse de Tony Blair, qui avait réussi jusque-là à rester dans l'ombre de son mari et à préserver sa vie familiale et sa carrière d'avocate, se retrouve au coeur de la tourmente.
Démenti. En octobre, Cherie Blair a acheté en toute légalité, pour un demi-million de livres (750 000 euros), deux appartements à Bristol, le premier destiné à son fils, Euan, étudiant à l'université locale, le second à titre de placement. Quand un tabloïd, le très à droite Daily Mail, l'a accusée d'avoir utilisé comme intermédiaire un escroc du nom de Peter Foster, elle s'est bornée à un vague démenti. Une semaine plus tard, le journal a publié les e-mails qu'elle avait envoyés à Foster. «Vous êtes un as», lui écrit-elle pour le remercier d'avoir négocié un rabais.
Depuis, «le filou et l'épouse» font presque chaque jour les gros titres de la presse du royaume. Downing Street, accusé de mensonge, est sur la défensive. Un porte-parole a souligné hier que rien «d'inconvenant ou d'illégal» n'avait été commis et a dénoncé «une campagne délibérée de diffamation». Cherie Blair a dû s'excuser publiquement d'avoir induit en erreur le service de presse de son mari. El