Washington
de notre correspondant
Les faucons ont de quoi être déçus. Ils pensaient qu'il suffirait d'une lecture rapide de la liste des armements remise samedi par les Irakiens pour en vérifier la sincérité. La confrontation entre la liste et les informations que la CIA a gardées dans sa manche devait suffire, selon eux, à établir les mensonges de Saddam Hussein et à déclencher l'offensive : Washington n'a-t-il pas prévenu que toute omission pouvait être considérée comme une «violation patente» des engagements irakiens ?
«Patient.» Depuis ce week-end, le scénario prend pourtant une tournure très différente. Washington garde le profil bas depuis lundi. De passage à Asmara, capitale de l'Erythrée, le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, qui est aussi l'un des plus bellicistes de l'administration Bush, a estimé hier qu'il faudrait du temps avant de tirer toute conclusion : «Je pense qu'il ne faut rien préjuger, être patient et attendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant d'achever cet examen», a-t-il déclaré, constatant qu'il n'y a «aucun moyen de savoir en cinq minutes ce qu'il y a dans cette déclaration». Chacun s'interroge donc sur l'importance réelle des fameuses informations de la CIA. Le raïs de Bagdad peut être satisfait de sa tactique. En adressant aux Nations unies 12 000 pages de documents, il a déclenché une arme d'obstruction massive. Le rapport, dont la table des matières a été publiée, est divisé en quatre sections : nucléaire, chimique, biologique