Menu
Libération
Interview

«Il n'y a plus d'espoir en Khatami»

Article réservé aux abonnés
publié le 13 décembre 2002 à 2h07

Fer de lance de la protestation politique qui a commencé après la condamnation à mort pour «blasphème» de l'intellectuel réformateur Hachem Aghajari, le mouvement étudiant poursuit depuis un mois une mobilisation sans précédent depuis vingt ans en Iran. Dans un contexte très tendu, marqué par un nouveau durcissement de la confrontation entre partisans du président Mohammed Khatami et conservateurs, le principal parti réformateur, le Front de la participation, a décidé de se réunir aujourd'hui en congrès extraordinaire à Téhéran pour se mettre en ordre de bataille. Alors que les réformateurs sont de plus en plus ouvertement critiqués par les étudiants, une nouvelle organisation, la Troisième Voie, prônant laïcité et démocratie, vient de voir le jour en Iran. Son principal dirigeant, Kacem Sholeh Sa'adi, ancien député d'Ispahan, avocat et professeur de sciences politiques à l'université de Téhéran, a prononcé, dans une lettre ouverte, les accusations les plus virulentes jamais adressées à l'égard du Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, alors que la moindre critique est strictement interdite et passible d'emprisonnement. Il l'accuse notamment d'«illégitimité», de «népotisme», de «corruption» et d'être un «dictateur» (1).

Rencontre à Paris.

En juillet 1999, les étudiants s'étaient révoltés contre la fermeture d'un journal réformateur. Aujourd'hui, c'est contre la condamnation à mort d'un réformateur. Est-ce un scénario similaire ?

Pas du tout. Cette condamnation à mort