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Libération
Portrait

L'ambassadeur turc de Schröder

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Vural öger, grand patron vivant en Allemagne depuis quarante ans, est son allié stratégique.
publié le 13 décembre 2002 à 2h07

Hambourg envoyée spéciale

«Cela ne vous dérange pas si je fume ?» Dans son vaste bureau de Hambourg, Vural Öger se découpe un cigare, avec le doigté élégant de quelqu'un qui a plutôt réussi dans la vie. Deux cent quarante salariés, un million de vacanciers allemands envoyés cette année en Turquie, 6 hôtels et 6 clubs de vacances sur la Riviera turque, près de 600 millions d'euros de chiffre d'affaires... Vural Öger est le plus célèbre des entrepreneurs d'origine turque en Allemagne. Et, depuis peu, un allié stratégique de Gerhard Schröder au sujet de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Le 4 décembre, le chancelier allemand l'a fait venir au château de Storkow, près de Berlin, pour qu'il expose ses arguments à Jacques Chirac. «Non pas qu'il ait fallu convaincre le président français, assure-t-on à la chancellerie. Mais Schröder voulait faire connaître au Président le point de vue d'un Turc bien intégré en Allemagne.» Vural Öger, 60 ans, dont quarante-deux passées en Allemagne, allemand de nationalité, mais turc «de coeur», s'est exécuté avec joie. «Les Européens oublient à quel point ils ont intérêt à l'adhésion de la Turquie, plaide-t-il. Le problème d'aujourd'hui et de demain pour les pays occidentaux, ce n'est plus vraiment le communisme, mais plutôt le fondamentalisme islamiste. Accueillir le pays qui cherche à concilier islam et démocratie, islam et droits de l'homme, islam et économie de marché, ce peut être une grande chance pour l'Europe.»

«Atout essentiel». «