Séoul envoyé spécial
La Corée du Nord a annoncé hier la reprise «immédiate» de son programme nucléaire gelé en 1994 dans le cadre d'un accord avec les Etats-Unis, faisant monter les enchères dans son bras de fer avec l'administration Bush.
Cette mesure, annoncée sept jours avant l'élection présidentielle en Corée du Sud, largement dominée par les relations entre les deux Corées, a suscité la «grave préoccupation» de Séoul et représente un nouveau défi pour Washington qui veut forcer Pyongyang à renoncer à ses ambitions atomiques.
Dans son communiqué, le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a fait savoir que «le gouvernement de la RDPC (République démocratique et populaire de Corée) n'a pas d'autre choix que de lever le gel qui avait été mis en place à la condition que 500 000 tonnes de carburant soient fournies cha que année. La RDPC va reprendre immédiatement l'activation et la construction des installations nucléaires nécessaires à la production d'électricité». Père de la Sunshine Policy (ouverture vers la Corée du Nord qui lui a valu le prix Nobel de la paix), le président sud-coréen Kim Dae-jung a fait part de sa «surprise» et réuni une cellule de crise.
Scud. L'annonce du régime aux abois de Kim Jong-il est intervenue quelques heures après l'arraisonnement dans le golfe d'Aden d'un navire suspect qui transportait des missiles de type Scud nord-coréens destinés au Yémen (lire Libération d'hier). Ce revirement de la Corée du Nord est la conséquence directe du durciss