Copenhague envoyés spéciaux
Le grand marchandage entre les Quinze et les Dix a commencé hier soir, à Copenhague, où se retrouvent, jusqu'à ce soir, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Europe bientôt élargie. Emmenés par la Pologne, plusieurs pays candidats espèrent arracher une rallonge financière d'environ un milliard d'euros sur trois ans, à une Union européenne qu'ils jugent bien avare. On parie que les négociations se termineront aux petites heures de samedi. Sans compter que la Turquie, appuyée par les Etats-Unis, semble décidée à obtenir coûte que coûte l'ouverture de négociations dès 2004.
«A la limite». Le ton est monté tout au long de la journée entre Varsovie et Copenhague. Le Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, président en exercice de l'UE, a brandi l'arme suprême : «L'élargissement peut toujours dérailler, il peut être retardé de plusieurs années, ne prenons pas ce risque.» Pas question d'aller au-delà de ses propositions budgétaires : 40,4 milliards d'euros à se partager à dix pour la période comprise entre le 1er mai 2004, date de l'adhésion effective, et le 31 décembre 2006 (lire ci-contre). L'Allemagne et la France estiment que l'effort supplémentaire fait par les Quinze est déjà suffisant et se montrent particulièrement intransigeantes. «Nous sommes à la limite de la limite. Je n'ai plus un centime», a martelé Rasmussen.
Le ministre de l'Agriculture polonais, Jaroslaw Kalinovski, fustige cette rigidité : «On ne peut qualifier les récentes