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Libération

«On attend que ça change»

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publié le 14 décembre 2002 à 2h08

Antananarivo

de notre correspondant

«Les députés, on s'en fout... Ça ne sert à rien ! C'est canaille et compagnie...» Le ton de l'élection législative anticipée de dimanche est donné par Zoé, couturière. Cette «fan de chez fan» du président Marc Ravalomanana fut une fidèle de la place du 13 Mai, à Antananarivo, pendant les moments forts des six mois de crise postélectorale. Six mois durant lesquels Madagascar a craint de basculer dans l'horreur ethnique. Comme dans cette Afrique, à laquelle les Malgaches se flattent de ne pas appartenir.

Charivari. La tranquille ferveur qui a animé, avec chants et versets évangéliques, la campagne électorale, ferait presque oublier la plus grave crise politique et économique que la Grande Ile ait connue depuis son indépendance en 1960. Six mois de paralysie quasi totale du pays, dont plusieurs semaines de grève générale, l'arrêt des liaisons aériennes intérieures et internationales, des approvisionnements en carburants au marché noir et le blocus de quatre mois de la capitale ne sont plus que de mauvais souvenirs. Le but essentiel de ce grand charivari malgache a été atteint : le départ du pouvoir de Didier Ratsiraka et de ses principaux lieutenants, pour la plupart aujourd'hui réfugiés en France.

Demeuré au pouvoir pendant près de vingt-cinq ans, Ratsiraka paraît définitivement hors-jeu. Et c'est là l'essentiel pour la majorité des Malgaches. Le reste, la stabilité politique, l'élection d'une nouvelle Assemblée nationale, le développement rapid