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Libération

Un scrutin malgache sur mesure

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Le parti du président Ravalomanana part grand favori.
publié le 14 décembre 2002 à 2h08

Près de 20 000 urnes transparentes achetées au Canada pour assurer un scrutin le plus limpide possible. Cette première élection de l'après-Ratsiraka sera scrutée avec attention par les bailleurs de fonds occidentaux, notamment français, dont certains regardent avec méfiance le nouveau président Marc Ravalomanana. Pour ses partisans, ces élections doivent permettre de doter le nouveau chef de l'Etat d'une «majorité absolue raisonnable», selon la formule du Premier ministre Jacques Sylla.

Elue pour cinq ans en 1998, la précédente assemblée a été dissoute en octobre par Ravalomanana, conformément au souhait des Occidentaux. Le tombeur de Ratsiraka ne tient pas en haute estime les députés. Et ne s'en cache pas : il souhaitait réduire leur nombre de 150 à 70. Finalement, les six millions d'électeurs malgaches sont appelés, dimanche, à désigner 160 députés au scrutin uninominal à un tour, mode de scrutin favorable aux grandes formations.

Parmi ces dernières, le grand favori n'est autre que le nouveau parti du président, Tiako'i Madagascar. Autrement dit : le «TIM» pour «team», l'équipe qui gagne ! Face à lui, l'opposition fait pâle figure. L'Avant-garde de la rénovation malgache (Arema), l'ancien parti de Didier Ratsiraka, a volé en éclat. Exilé, son secrétaire national, Pierrot Rajonarivelo, avait appelé au boycottage du scrutin. Une aile dissidente a néanmoins décidé de se présenter sous les couleurs ­ rouge ­ de l'ancien président.

Quant à l'ex-président Albert Zafy, démis de ses