Jérusalem
de notre correspondante
Déjà déprimés par une crise économique d'une ampleur sans précédent et par un horizon politique de plus en plus bouché, les Israéliens sont en train de découvrir que la corruption gangrène bon nombre de leurs dirigeants. Le procureur général d'Israël vient d'ordonner l'ouverture d'une enquête sur des achats de voix présumés au sein du Likoud le parti au pouvoir qui risque de peser fortement sur les résultats d'Ariel Sharon lors des élections générales du 28 janvier. Des candidats à l'investiture parlementaire du Likoud ont en effet affirmé à la presse israélienne qu'ils avaient été approchés par des militants influents du parti proposant de voter pour eux en échange d'une rémunération. La députée du Likoud, Nehama Ronen, avait déjà révélé la semaine dernière que quatre militants lui avaient demandé de verser plusieurs milliers de shekels (1) en échange de blocs de centaines de suffrages. Une autre députée a fait ce week-end état des mêmes propositions. Pour les travaillistes, qui peinent à percer dans les sondages, ces révélations valent de l'or. Les partisans d'Amram Mitzna s'apprêteraient à lancer une campagne de communication affirmant qu'«un vote pour le Likoud équivaut à un vote pour la mafia».
Grand jour. «Aucun parti ne peut se permettre une corruption organisée, et encore moins celui qui est au gouvernement», écrivait hier le quotidien de gauche Ha'aretz dans un éditorial. «Si l'on ferme les yeux sur ce comportement criminel, le Lik