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Libération

Autotamponneuses en mer du Nord

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Après son naufrage samedi, le «Tricolor» a été percuté hier par le «Nicola».
publié le 17 décembre 2002 à 2h10

D'ordinaire, les carambolages sont le fait de la circulation automobile. Mais, lenteur des événements mise à part, l'autoroute maritime du Pas-de-Calais a fait mentir les statistiques. Après le naufrage samedi au large de Dunkerque du Tricolor, un transporteur de voitures entré en collision avec un cargo (Libération d'hier), un caboteur des Antilles néerlandaises est venu s'encastrer vers 0 heure lundi dans l'épave.

Les mesures de prévention avaient pourtant été prises. La France avait fait poser une bouée latérale lumineuse à 150 mètres de l'épave, qui affleure tel un récif en raison de la faible profondeur, et dépêché un patrouilleur de la gendarmerie, le Géranium. Deux autres navires, affrétés par l'armateur du Tricolor, se trouvaient sur zone. Le Cross du cap Gris-Nez (1) et ses homologues britannique et belge diffusaient des «avurnavs», les avis aux navigateurs, toutes les demi-heures. Mais le Nicola, qui remontait la Manche à vide vers Rotterdam, n'a rien vu ni entendu et a percuté le Tricolor du côté de la bouée. Deux remorqueurs belges ­ et le retour de la marée haute ­ ont permis de le dégager six heures plus tard ; il a jeté l'ancre en attendant une inspection de sa coque.

Ce deuxième accident en deux jours a surpris tout le monde. «C'est difficilement compréhensible», confiait un responsable de la préfecture maritime de Cherbourg (Prémar). Le Nicola ne pouvait pas ignorer la présence de l'épave. Il est en effet passé devant les antennes radio du cap Gris-Nez. De plu