L'Europe de la défense doit une fière chandelle à la Turquie. Alors qu'au Sommet de Copenhague les Turcs négociaient leur rapprochement avec l'Union européenne, leur représentant auprès de l'Alliance atlantique a donné, vendredi soir, son feu vert à la conclusion d'un accord stratégique entre l'Otan et l'UE. Un gage de bonne volonté pour un dossier bloqué par Ankara depuis deux ans, sur fond de rivalités gréco-turques.
Première. Officiellement scellé hier à Bruxelles entre Lord Robertson (Otan) et Javier Solana (UE), cet accord de «partenariat en matière de gestion de crise» doit permettre aux Européens de mener des opérations militaires, en utilisant certains moyens de l'Otan. Une première dans l'histoire de la construction européenne qui devrait trouver rapidement une application en Macédoine, et peut-être en Bosnie.
L'affaire traînait depuis 1999. En avril, au Sommet de l'Alliance atlantique, l'Otan avait reconnu pour la première fois l'Union européenne comme «partenaire stratégique». Puis, en décembre, les Quinze s'étaient entendus à Helsinki pour se doter, en 2003, d'une force de réaction rapide de 60 000 hommes. Depuis lors et jusqu'à vendredi, rien.
Pour leurs actions militaires, les Quinze ont en effet impérativement besoin des capacités de planification et de logistique qui existent dans les différents états-majors de l'Otan, en particulier celui de Mons, en Belgique. Lorsqu'ils ne souhaitent pas s'engager directement, les Etats-Unis sont d'accord pour «prêter» ces moy