Menu
Libération

Fragile accord de paix au Congo-Kinshasa

Article réservé aux abonnés
Les acteurs du conflit doivent se partager le pouvoir.
publié le 18 décembre 2002 à 2h11

Des portefeuilles ministériels en pagaille pour tenter de solder quatre années de conflit en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre). C'est la solution qui a émergé des négociations menées à Pretoria, en Afrique du Sud, dans le cadre du «dialogue intercongolais». Entamés à l'automne 2001 en Ethiopie, ces pourparlers rassemblant tous les protagonistes locaux de la crise ont abouti, dans la nuit de lundi à mardi, à un accord complexe et fragile, qui offre cependant une réelle chance de paix au Congo-Kinshasa. La guerre, qui a éclaté dans ce pays à l'été 1998 et impliqué pas moins de cinq pays africains, aurait fait, selon des estimations concordantes, près de 3 millions de morts, victimes pour la plupart de faim ou de maladie, dans une population estimée à 50 millions de personnes.

Union nationale. Pour vaincre les réticences des uns et des autres, les médiateurs du dialogue ­ l'émissaire des Nations unies, le Sénégalais Moustapha Niasse, et le Président sud-africain, Thabo Mbeki ­ ont imaginé un vaste partage du pouvoir en RDC. Chacun a obtenu sa part du gâteau. Le régime de Kinshasa et les différents mouvements de rébellion qui ont essaimé au fil de la crise se répartissent trente-six ministères et vingt-cinq postes de vice-ministres au sein d'un gouvernement d'union nationale censé administrer le pays durant deux ans, jusqu'à la tenue d'élections libres.

Sur le papier, chacun peut se montrer satisfait. Joseph Kabila, le fils du tombeur du maréchal Mobutu, Laurent-Dés