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Libération
Reportage

La possible offensive en Irak inquiète Ankara

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La Turquie masse des troupes à sa frontière et monnaie son soutien à Washington.
publié le 18 décembre 2002 à 2h11

Ankara/Diyarbakir

envoyés spéciaux

Les autorités turques restent hostiles à une opération américaine en Irak, mais, le cas échéant, elles exigent d'être partie prenante. «S'il doit y avoir une intervention, nous risquons de nous trouver face à des faits accomplis menaçant directement nos intérêts et notre sécurité si les forces turques ne sont pas présentes en Irak du Nord», souligne Seyfi Tashan, président de l'Institut de politique étrangère, organisation traditionnellement proche des positions de la diplomatie turque. Un responsable de l'état-major reconnaissait hier, dans une déclaration à l'agence Reuters, que «les forces armées turques se préparent pour une possible opération en Irak». Déployée le long des 472 kilomètres de frontière montagneuse entre les deux pays, la Deuxième Armée a, depuis quelques jours, considérablement renforcé son dispositif avec, selon des sources locales, quelque 15 000 hommes en plus et du nouveau matériel lourd. Ces forces ont été mises en état d'alerte depuis le week-end. Par ailleurs, des troupes turques, notamment plusieurs centaines d'hommes des commandos, opèrent déjà dans la zone kurde en Irak du Nord. «Ils ne se cachent même plus et on les voit dans les rues», témoigne un chauffeur de taxi arrivant de Zakho, ville toute proche de la frontière turque.

Tension croissante. L'éventualité d'une offensive pour balayer le régime de Saddam Hussein n'en suscite pas moins une tension croissante entre Washington et Ankara, pilier du flanc sud-est