La Haye envoyé spécial,
Biljana Plavsic, l'ex-Présidente des Serbes de Bosnie, est passée hier aux aveux devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI), mais a refusé, au grand dam du procureur, de charger Slobodan Milosevic et les autres dignitaires serbes. Se tenant debout devant la cour, d'une voix ferme, sans manifester aucune émotion, Biljana Plavsic a lu un court texte. Elle a expliqué qu'elle était venue à La Haye «pour affronter les accusations des crimes» qui lui sont imputés et «pour épargner mon peuple». «En cas de refus de ma part, c'est mon peuple qui aurait payé», a-t-elle ajouté.
Biljana Plavsic reconnaît que «les dirigeants serbes, dont moi-même, ont pris pour cible d'innombrables personnes innocentes et que la guerre ne justifiait pas ces crimes. Comment de tels actes ont-ils été possibles ? Comment la vérité sur ces actes ne m'était pas apparue auparavant ? Le mot "effroi", le souvenir de la Deuxième Guerre mondiale, m'ont rendu aveugle. (...) J'ai nié à l'époque la réalité de ces crimes, je m'étais convaincue que la communauté internationale était notre ennemie, guidée par l'obsession que les Serbes ne devaient plus être des victimes, ils sont devenus des faiseurs de victimes. Ma responsabilité dans les souffrances commises à autrui ne me quittera jamais», a-t-elle poursuivi.
Sans avenir. Accusée par les nationalistes serbes d'avoir trahi son peuple en plaidant coupable devant un «tribunal à la solde de l'impérialisme américain», Plavsic a