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Libération
Interview

«L'avenir de l'UE se joue à la Convention»

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publié le 20 décembre 2002 à 2h13

Pierre Moscovici a perdu, en quelques mois, ses deux boulots : celui de ministre des Affaires européennes du gouvernement Jospin, puis celui de représentant de la France à la Convention sur l'avenir de l'Europe, chargée de préparer la Constitution de l'Union élargie. C'est le 22 novembre qu'il a été éjecté de ce poste auquel Jacques Chirac l'avait pourtant nommé «àÊtitre personnel». Mais après que l'Allemagne eut nommé Joschka Fischer, le 17 octobre, à la Convention, la France ne pouvait faire moins que d'y dépêcher aussi son chef de la diplomatie, Dominique de Villepin. L'homme est sans amertume, même s'il regrette de lâcher les travaux, qui dureront jusqu'en juin 2003. «C'est une entreprise passionnante, la plus intéressante à laquelle j'ai participé», explique-t-il dans un entretien à Libération.

Depuis votre départ, les trois délégués français à la Convention sont membres de la majorité, ce qui fait de la France une exception en Europe.

C'est l'exact reflet de la situation politique française: l'UMP, avec 30 % des voix, détient 100 % des pouvoirs ou à peu près. A la Convention, la situation est encore plus sérieuse que celle que vous décrivez puisque, sur sept titulaires français parmi les cent cinq conventionnels, un seul est socialiste : le député européen Olivier Duhamel. Le président, Valéry Giscard d'Estaing, le commissaire européen Michel Barnier, le député Pierre Lequillier, le sénateur Hubert Haenel, le député européen Alain Lamassoure, et bien sûr le représentant