Séoul envoyé spécial
«Je promets que je ferai de mon mieux en tant que Président, non pas seulement pour tous mes supporters, mais aussi pour tous ceux qui s'opposent à moi», affirmait, hier soir, l'heureux vainqueur de la troisième élection présidentielle en Corée du Sud, Roh Moo-hyun, 56 ans, candidat du Parti démocratique du millenium (centre gauche).
Cette déclaration généreuse devrait consoler le milliardaire Chung Mong-joon, dirigeant de l'Alliance nationale 21. A quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote, ce dernier a brutalement retiré son soutien à Roh. Un geste de trahison fatal qui a surpris les sympathisants, et rendait d'autant plus plausible la victoire du conservateur Lee Hoi-chang. «Monsieur Lee a donné le meilleur de lui-même... mais il a perdu», a commenté, bon joueur, Roh Moo-hyun.
Référendum. Cette troisième élection présidentielle en Corée du Sud avait pris ces derniers jours l'allure d'un référendum sur l'attitude à adopter à l'égard de la Corée du Nord. Etranglé économiquement, pressé par l'Agence internationale à l'énergie atomique d'ouvrir ses centrales aux inspections, menacé par les Etats-Unis, Pyongyang est très certainement soulagé. Si Roh Moo-hyun a prévenu qu'il serait d'une grande fermeté et proche de Washington sur le dossier du nucléaire nord-coréen, il entend bien poursuivre, avec sa touche personnelle et quelques variantes, la sunshine policy (politique de dialogue avec Pyongyang) du président Kim Dae-jung, dont le mandat court jusqu