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Libération

Bruxelles revient sur ses mises à pied

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Retour à Paris du représentant de la Commission et de son adjoint.
publié le 21 décembre 2002 à 2h13

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

La Commission a dû se résoudre à manger son chapeau. Jonathan Faull, porte-parole de Romano Prodi, le président de l'exécutif européen, a annoncé vendredi, à contrecoeur, qu'il réintégrait à leur poste le représentant de la Commission à Paris, Jean-Louis Giraudy, et son adjoint, Frédéric Magloire. Les deux hommes sont donc lavés des soupçons de fraude qui pesaient sur eux depuis leur rappel à Bruxelles, en fanfare, le 18 novembre dernier. Certes, «l'enquête de l'Olaf (l'office antifraude de l'Union) continue», a souligné Jonathan Faull. Mais il est évident que les limiers européens n'ont rien trouvé de sérieux à leur reprocher : sinon, pourquoi la mise à l'écart des deux hommes de Bruxelles à Paris aurait-elle pris fin ?

Anticipation. Le porte-parole de Prodi, qui est à l'origine du rappel de Giraudy et de Magloire en tant que responsable des représentations de la Commission dans les Etats membres, s'est sans doute laissé emporter par son souci de trop bien faire, pour montrer qu'il ne transigeait pas avec la morale. En cas d'enquête de l'Olaf, la pratique veut que les fonctionnaires impliqués soient «mis en congé». Le rappel manu militari, sans précédent dans l'histoire de la Commission, sonnait comme une véritable «sanction par anticipation». Et semblait indiquer que Faull était en possession d'éléments particulièrement concordants et graves.

Ce n'était pas le cas. Le point de départ de cette affaire est un soupçon de fraude pesant sur la