Buenos Aires
de notre correspondant
Un an après les événements qui ont secoué l'Argentine et fait 33 morts, les 19 et 20 décembre 2001, des milliers de chômeurs venus de la province de Buenos Aires ont convergé vendredi vers la place de Mai, siège de la présidence, avec un seul mot d'ordre adressé aux hommes politiques : «Qu'ils s'en aillent tous.» Encadrée par un sérieux service d'ordre, surveillée par 10 000 policiers, la manifestation s'est déroulée dans le calme. Contrairement à l'année dernière, les habitants de la capitale ne sont pas descendus dans la rue, et les cacerolazos («tapages de casseroles») ont été presque inexistants.
Attentats. Seul événement notable : deux explosions, dans la nuit de jeudi à vendredi, devant une agence bancaire et une entreprise de téléphone de la banlieue de Buenos Aires. Revendiqués par une mystérieuse «Armée de libération santuchiste» (Santucho était leader de la guérilla urbaine de gauche dans les années 70), ces attentats n'ont entraîné que des dégâts matériels. Finalement, la fronde populaire qui, l'an dernier, avait précipité la démission du dernier président élu d'Argentine, Fernando de la Rua, n'aura servi à rien. La moitié des Argentins vivent en dessous du seuil de pauvreté. La classe moyenne, elle, a perdu le tiers de son pouvoir d'achat et de ses économies.
Décembre 2001 est un mois maudit pour les Argentins. Alors qu'ils préparent les fêtes de Noël, le ministre de l'Economie de l'épo que, Domingo Cavallo, limite à 250 pesos (ou