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Libération
Interview

«Nous voulons récupérer notre destin»

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publié le 21 décembre 2002 à 2h13

Secrétaire général de la CTA (Centrale des travailleurs argentins), troisième syndicat du pays, Victor de Gennaro voudrait être le «Lula» de l'Argentine. Lors de son congrès, le week-end dernier, la CTA a décidé de se transformer en mouvement politique. Le syndicat apporte son appui aux deux plus importants mouvements de chômeurs qui ont appelé aux manifestations de vendredi : les piqueteros de la FTV (Fédération terre et habitat) et ceux de la CCC (Courant classiste combattant).

Quel est l'objectif de ces manifestations et de la grève générale ?

Il ne s'agit pas uniquement de rendre hommage aux victimes d'il y a un an. Nous refusons l'impunité qui règne dans ce pays et exigeons le procès des responsables de ce massacre. Nous voulons en finir avec la répression, le chômage, la faim, les mascarades électorales et récupérer notre destin. Depuis deux mois, les services de renseignements du gouvernement ont répandu l'idée d'un chaos à l'occasion de ce 20 décembre. Mais notre organisation a pris toutes les précautions pour que rien de fâcheux n'arrive.

Auriez-vous transformé votre syndicat en un mouvement politique si Lula n'avait pas remporté l'élection présidentielle au Brésil ?

J'apprécie Lula et respecte le Parti des travailleurs. Il est certain que le bouleversement culturel qui a permis l'élection d'un travailleur, qui plus est d'un syndicaliste, aux plus hautes responsabilités nous ouvre les portes pour une expérience similaire en Argentine. Mais la situation est différente, e