Jérusalem de notre correspondant
Sari Nusseibeh, responsable, au nom de l'Autorité palestinienne, du dossier de Jérusalem, vient d'essuyer deux revers, venant de deux directions opposées. Il s'est vu déchargé de sa mission, jeudi, par Yasser Arafat, qui lui a proposé de faire partie désormais d'un comité exécutif de neuf membres en charge des affaires courantes de Jérusalem-Est, dont le président de l'Autorité prend lui-même la tête, ainsi que d'un «conseil de la ville» élargi à trente membres. Selon l'entourage de Sari Nusseibeh, celui-ci n'a pas encore décidé s'il acceptait cette proposition ou se retirait de la vie politique. Selon Akiva Eldar, du quotidien Haaretz, qui a révélé cette destitution, cette décision soudaine laisse perplexe des proches de Yasser Arafat, qui ont remarqué «la conduite étrange» de ce dernier récemment.
Sari Nusseibeh, président de l'université Al-Quds, avait accepté, en octobre, la proposition d'Arafat de prendre en charge le dossier de Jérusalem, après le décès brutal de Fayçal Husseini. L'universitaire est connu pour ses positions modérées et apparaît comme un interlocuteur souhaitable pour bien des Israéliens. Ses rencontres avec le camp de la paix israélien ne se comptent plus. Il a incité ses compatriotes à renoncer aux attentats contre des civils, ce qui lui a valu des critiques très dures du Fatah et de l'Autorité. Nusseibeh avait signé, l'an dernier, un projet d'accord de paix avec Ami Ayalon, ex-chef du Shin Beth sur les bases d'un retour