La Haye envoyé spécial
Maanweg 174, ni l'adresse, ni le bâtiment blanc aux vitres fumées haut d'une quinzaine d'étages à La Haye n'ont encore acquis de notoriété à ce jour. Mais cela ne tardera plus. Officiellement créée le 1er juillet 2002, la Cour pénale internationale (CPI) chargée de sanctionner les auteurs de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, deviendra opérationnelle le 11 mars. D'ici là, entre le 3 et le 7 février, la conférence des 87 Etats-parties se réunira pour choisir les postes clefs du procureur et des juges.
Fièvre. Bruno Cathala, ex-magistrat français, qui s'est frotté à la justice internationale comme greffier adjoint du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), pilote depuis quelques mois le lancement de cette machine judiciaire aux ambitions planétaires. Des programmes informatiques à la conception de la salle d'audience, le chantier est en pleine fièvre dans un bâtiment, lui-même, en cours d'achèvement. Cette justice mondialisée devra affronter des défis juridiques, politiques et même culturels de taille. Cette dernière dimension est d'autant plus centrale que contrairement au TPIY, les victimes pourront se constituer quasiment en parties civiles. Il est indispensable que quelles que soient leurs origines, elles se reconnaissent dans cette cour.
A ce jour, Bruno Cathala a engagé une vingtaine de collaborateurs, mais leur nombre va augmenter rapidement pour se stabiliser autour des 300. Ce sera le noyau dur d'un «tr