Les électeurs du Monténégro ont boudé les urnes dimanche, entraînant l'invalidation de la présidentielle faute d'un quorum de 50 % de votants dans cette petite République de 650 000 habitants qui forme avec la Serbie (8 millions d'habitants) la république fédérale de Yougoslavie. Bien qu'ayant remporté 83,9 % des suffrages exprimés, le candidat de la coalition au pouvoir, Filip Vujanovic, devra se représenter en janvier lors d'un nouveau scrutin.
Risque. Pour la même raison, l'élection présidentielle serbe a été annulée le 8 décembre pour la seconde fois au grand dam de Vojislav Kostunica, le président fédéral sortant, qui, les deux fois, avait largement devancé le candidat de l'extrême droite, Vojislav Seselj. Dans les deux Républiques, le nombre des votants a tourné autour de 46 %. «La possibilité de répéter des élections incessamment invite au boycottage et contient le risque d'une instabilité politique», a reconnu Nikolai Vulchanov, le chef de la mission d'observation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) au Monténégro, demandant aux autorités de Podgorica de changer la loi électorale. Un appel similaire avait été lancé à la Serbie.
Cette situation traduit surtout le désarroi des électeurs deux ans après le renversement de Slobodan Milosevic. En Serbie, l'opinion est écoeurée de l'interminable guerre des chefs qui oppose le nationaliste modéré, Vojislav Kostunica, et le Premier ministre libéral, Zoran Djindjic, autrefois alliés. La douloureu