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Libération

La plainte des ex-otages de Moscou

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publié le 25 décembre 2002 à 2h15

Moscou de notre correspondante

Jusqu'au 23 octobre, Nikolaï Lioubimov était un retraité russe ordinaire. Un homme qui, simple ouvrier, s'était élevé à la force du poignet pour terminer chef de contrôle technique dans une usine militaire. Un homme, qui, malgré ses 71 ans, était en assez bonne santé pour compléter sa petite retraite en exerçant un nouvel emploi, celui d'appariteur dans un théâtre. Pour lui, tout a basculé ce jour du 23 octobre quand ce théâtre, la maison de la culture sur la Dubrovka, où se jouait la comédie musicale Nord-Ost, a été pris d'assaut par un commando tchétchène. Otage lui-même, Nikolaï est ressorti trois jours plus tard sur une civière, en état de mort clinique, après avoir inhalé les gaz utilisés par les forces spéciales russes pour mettre le commando hors de combat. Après s'être traîné d'hôpital en hôpital, le vieil homme souffre aujourd'hui d'une sorte de paralysie progressive du côté gauche. Les promesses de soins gratuits se sont envolées après que l'opinion publique eut cessé de s'intéresser à l'affaire. Et vraisemblablement, il ne travaillera plus jamais.

Préjudice subi. C'est pourquoi, soutenu par sa fille Anna, l'ancien appariteur a décidé de poursuivre les autorités en dommages-intérêts, une procédure intentée par sept autres ex-otages et familles d'otages défunts. Une démarche sans précédent dans l'histoire judiciaire de la Russie. Une cour de Moscou a en outre reconnu, le 3 décembre, le bien-fondé de la plainte et fixé la première auditio