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Libération

Les orphelins du sida oubliés du Kenya

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Malgré l'urgence, les candidats aux élections évitent le sujet.
publié le 26 décembre 2002 à 2h15

Nairobi de notre correspondant

Vêtus de haillons crasseux et d'une casquette de base-ball, reniflant de la colle du fond d'une bouteille en plastique pendant de sa bouche, Kadogo, 16 ans, est à son poste de travail. Au milieu des embouteillages de l'avenue Moi, dans le quartier des affaires de la capitale, il gesticule, tentant de gérer les places de stationnement. Comme la majorité des garçons de sa bande, il est orphelin du sida. Il a perdu ses deux parents au cours des trois dernières années. Alors, il a découvert la débrouille et la vie violente des street kids, les enfants des rues. Dans le centre des affaires de Nairobi, il est impossible de les éviter. Ils sont plus nombreux que les gamins qui vont à l'école.

Sketch. Les slogans hurlés des haut-parleurs des voitures de campagne n'intéressent pas vraiment Kadogo et ses amis. Les promesses électorales ne s'adressent pas à eux. Dans la campagne pour la présidentielle et les législatives du 27 décembre, dominée par les affrontements personnels, le drame du sida au Kenya, avec plus de 500 morts quotidiens, est passé quasiment inaperçu. Jusqu'à ces derniers jours. Les Redyculass (qui, phonétiquement, signifie «ridicules» en anglais, ndlr), un groupe de comédiens extrêmement populaires, ont créé un sketch satirique diffusé sur les nombreuses stations FM de Nairobi. Sous forme de fausse publicité, les comiques dénoncent l'inertie des autorités face à la catastrophe du sida. Extrait : «Et maintenant une annonce d'un sérieux ridi