Bethléem
de notre envoyé spécial
Sur la façade, l'inscription au néon de 2000 est toujours là : «Bethlehem Municipality Welcomes His Excellency President Yasser Arafat and His Esteemed Guests.» Cette fois encore, comme l'an dernier, Yasser Arafat a été interdit de messe de Noël par Israël. Dans la basilique Sainte-Catherine, sa chaise vide, keffieh déployé, témoigne d'une absence que déplore Mgr Michel Sabah, représentant de l'Eglise catholique en Terre sainte. Dans son sermon, le patriarche s'adresse aux Israéliens : «Non à la violence, non au terrorisme et non à l'oppression, mais nous vous demandons de comprendre que l'occupation est la raison derrière les violences.»
Au matin de Noël, les chars et les troupes israéliennes s'étaient retirés du centre de Bethléem, que l'armée avait réoccupé, le 22 novembre, à la suite d'un attentat suicide meurtrier à Jérusalem. L'entrée dans la ville était autorisée aux touristes, diplomates, Arabes chrétiens d'Israël et des Territoires occupés munis d'un permis spécial. A en juger par les nombreux véhicules marqués TV dans les embouteillages, ce sont surtout les journalistes qui en ont profité. Si le taux de remplissage des hôtels est de quelque 40 %, ce sont ces derniers qui les occupent. Vide, morose, la cité de Jésus n'a guère accueilli de touristes ou de pèlerins. Au matin, quelque 200 militants palestiniens et israéliens de Taayush («coexistence», en arabe) avaient manifesté contre l'occupation et pour la paix et distribué des jouets a