«Historique», avait salué la communauté internationale ! L'accord de paix du 17 décembre 2002, à Pretoria, devait mettre fin à la «Première Guerre mondiale africaine». Devait, car il n'a pas fallu moins d'une semaine pour que la «paix», signée sous l'intense pression de la communauté internationale et de l'hôte sud-africain, désireux de remporter enfin un succès diplomatique, vole en éclats. Pendant la paix, la guerre se poursuit et reprend même de plus belle. Comme si le partage des postes de pouvoir avait encore un peu plus aiguisé les appétits des belligérants.
Coffre-fort. Depuis le début de la semaine, des combats de grande ampleur opposent le Mouvement de libération du Congo (MLC), de Jean-Pierre Bemba, l'un des quatre futurs vice-présidents, au Rassemblement congolais pour la démocratie-Mouvement de libération (RCD-ML), de Mbusa Nyamwisi, une milice proche du gouvernement de Kinshasa, dans le nord-est du pays. Limitrophe de l'Ouganda, la région de l'Ituri regorge d'or, de diamants et de pétrole et représente pour les différents groupes rebelles un «coffre-fort» appréciable. Les hommes de Bemba, armés par la Libye et alliés à un autre petit mouvement, le Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N) se sont rapprochés à quelques dizaines de kilomètres de la ville de Beni.
Terrorisées, les populations fuient vers l'est : 30 000 réfugiés seraient «en réel danger». Quelque 70 000 des 300 000 habitants de Beni ont quitté la ville, selon l'ONG britannique Emerge