Bujumbura envoyé spécial
Rares sont les voitures qui s'aventurent sur les routes autour de Bujumbura. Au nord de la capitale burundaise, seuls des paysans à pied ou en vélo, et de petits groupes de militaires lourdement armés circulent. Ces derniers, sans trop y croire, guettent d'éventuels raids des rebelles. En dépit de l'accord de paix, signé le 2 décembre entre le gouvernement de transition et le principal mouvement de rébellion hutue, les Forces pour la défense de la démocra tie (FDD), la peur des embuscades demeure la plus forte. Car les attaques n'ont pas tout à fait cessé, malgré une nette amélioration de la sécurité dans la région.
Déplacés. Les soldats scrutent la forêt de la Kibira, le fief des FDD, qui coiffe les montagnes bordant la route qui traverse la province de Bubanza. Le long de cet axe, les plantations de café ont été en partie rasées pour faciliter la tâche de l'armée. Au milieu des villages, des maisons, faites de briques en terre et de toits en tôle, ont émergé il y a peu. Des hameaux peuplés de «déplacés». Les Nations unies dénombrent 200 sites de ce type à travers le pays, abritant quelque 387 000 personnes chassées par les combats. A proximité des routes, afin de limiter la menace des attaques, les autorités attribuent aux familles une parcelle de terrain et de quoi construire une maison.
Tous les jours, Papier quitte à pied le site de Mugaruro pour aller cultiver ses terres, à 4 kilomètres de là, où il habitait jusqu'en 1993, année où la guerre civil