Berlin correspondance
Ce qui a changé depuis Pisa, cette enquête accablante pour le système scolaire allemand publiée en décembre 2001 ? «Rien», répond sans hésitation Karola Klawuhn. «Les politiques parlent beaucoup, mais dans le fond rien ne change, poursuit la directrice de la Lenauschule, une école primaire de Kreuzberg, un quartier populaire de Berlin. Tant qu'ils n'auront pas compris qu'il faut investir dans l'éducation, je ne vois pas comment les résultats des élèves allemands pourraient s'améliorer.» Il y a tout juste un an, la publication d'une enquête comparative de l'OCDE sur les aptitudes scolaires des élèves âgés de 15 ans dans trente-deux pays, baptisée Pisa (Programme international pour le suivi des actifs) avait violemment secoué l'Allemagne. Nul en lecture (27e position), pas terrible en mathématiques et en sciences naturelles (20e position)... une thérapie de choc s'imposait.
Léthargie. Dans aucun autre pays, les résultats de Pisa n'ont provoqué autant de discussions. Le débat sur l'instauration du collège unique, qui divise les Allemands depuis trente ans, a été relancé. Le Parti social-démocrate du chancelier Schröder a promis de débloquer 4 milliards d'euros dès 2003 et jusqu'en 2007 pour instaurer des écoles fonctionnant toute la journée et éviter que les enfants de classes défavorisés passent tous leurs après-midi devant la télévision. Et pourtant, une certaine léthargie semble avoir envahi le corps professoral. «L'école toute la journée, c'est bien, mai