Menu
Libération
Portrait

Vingt-quatre ans.. et Daniel Arap Moi s'en va

Article réservé aux abonnés
Le dauphin du président kenyan donné perdant face à l'opposition.
publié le 27 décembre 2002 à 2h16

La campagne électorale a été menée jusqu'à la dernière minute, hier soir. Preuve que, cette fois, la course à la présidence n'est gagnée pour personne. Lors des précédents scrutins de l'ère du multipartisme, en 1992 et 1997, les campagnes s'interrompaient bien avant l'ouverture des bureaux de vote.

Pour la première fois de leur histoire, les Kenyans vont voter aujourd'hui pour un nouveau président. Depuis l'indépendance de 1963, seuls deux hommes se sont succédé à la tête de l'Etat : Jomo Kenyatta, remplacé à sa mort par Daniel Arap Moi qui tire, aujourd'hui, sa révérence, après vingt-quatre années de présidence. Après le Togolais Eyadema, Moi est le plus ancien chef d'Etat en exercice sur le continent. Son départ va marquer un tournant historique. Pour le pays et toute la région est-africaine, où le Kenya reste considéré comme un pôle de stabilité, en dépit d'une économie en déroute.

Sans partage. Le portrait de Moi est dans tous les magasins et sur tous les billets de banque. Depuis un quart de siècle, il domine sans partage la vie des Kenyans. D'abord comme patron d'un régime répressif de parti unique, puis, depuis dix ans, comme l'habile dirigeant d'une démocratie naissante et tumultueuse. Moi a été un dirigeant manipulateur, limogeant ministres et vice-présidents sans même les prévenir. Son entourage fut aussi parfois accusé de commanditer des assassinats politiques. Aujourd'hui, il se retire de la scène en promettant une transition pacifique. «Je rendrai