Istanbul de notre correspondant
L'embarras de la Turquie au sujet de sa participation à une éventuelle opération américaine contre l'Irak devient de plus en plus évident. Alors que deux émissaires de Washington, Marc Grossman et John Taylor, respectivement sous-secrétaire d'Etat et sous-secrétaire au Trésor, essayaient, vendredi, de convaincre Ankara par une aide économico-militaire de 20 milliards de dollars, Recep Tayyip Erdogan, leader de l'AKP (Parti de la justice et du développement, mouvement islamiste modéré, au pouvoir), grand vainqueur des élections du 3 novembre, déclarait : «Nous et les responsables du gouvernement disons que la Turquie ne clarifiera pas sa décision sans une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.»
Fidèle allié. Par ailleurs le Conseil national de sécurité (MGK), organe suprême composé des plus hauts dirigeants militaires et civils, s'est réuni vendredi après-midi pour débattre du problème de l'Irak. Rappelant la priorité de la recherche d'une solution pacifique, le MGK souligne qu'Ankara arrêtera sa position en fonction «de la légalité internationale» et du choix de l'ONU après le 27 janvier 2003, date de la remise au Conseil de sécurité du rapport des inspecteurs en Irak. Le gouvernement devra en outre demander l'accord du Parlement turc pour envoyer ses troupes armées sur un sol étranger, pour ouvrir les bases aériennes (notamment Incirlik, Diyarbakir, Batman et Malatya dans le sud-est), les ports (Mersin et Iskenderun) et l'espace aérien tur