Pékin de notre correspondant
L'étendue de la catastrophe du sang contaminé en Chine commence à être officiellement reconnue à Pékin. Le ministre chinois de la Santé, Zhang Wenkang, a révélé que 23 des 30 provinces chinoises avaient été victimes de la propagation du virus VIH par le biais d'un commerce du sang effectué auprès des paysans les plus pauvres, au mépris des règles d'hygiène les plus élémentaires. Selon le ministre, cité vendredi par l'agence officielle Chine nouvelle, l'épidémie menace désormais la «stabilité sociale» dans les provinces les plus touchées : le Henan, l'Anhui, le Hubei et le Hebei.
Nombre inconnu. Le ministre chinois n'est pas allé jusqu'à donner le nombre de personnes contaminées, qui se compteraient en centaines de milliers, plus d'un million selon certaines estimations. Mais sa déclaration va plus loin que tout ce qui avait été officiellement admis jusqu'ici et donne une idée de l'étendue de la tragédie qui, dans certains villages du Henan, la province la plus touchée au centre du pays, affecte la grande majorité des paysans. Les informations qui circulaient sur l'Internet chinois citaient généralement cinq ou six autres provinces, pas 23, comme vient de le faire le ministre.
Au début des années 90, ces paysans pauvres avaient été incités à vendre leur sang contre de l'argent à des stations de collecte itinérantes. Leur sang était ensuite mélangé à celui des autres donateurs, puis leur était réinjecté après prélèvement du plasma. Cette méthode, ains