Moscou intérim
Un camion, lancé à vive allure, franchit sans s'arrêter trois postes de con trôle, aussitôt suivi d'une jeep militaire. Les deux véhicules défoncent une clôture et finissent leur course folle en explosant devant le siège de l'administration tchétchène prorusse dans le centre de Grozny. Vendredi soir, quelques heures après l'attentat, Aslambek Aslakhanov, seul député tchétchène siégeant à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, annonçait la mort de 41 personnes. Ce bilan provisoire, qui atteignait 46 morts dans la soirée, faisait déjà de cette attaque suicide l'attentat le plus meurtrier perpétré en Tché tchénie depuis l'intervention russe le 1er octobre 1999. De sources concordantes, il y avait environ 200 personnes dans le bâtiment au moment des explosions et plusieurs dizaines de blessés ont été hospitalisés.
Des corps démantibulés, ensanglantés, gisant au milieu de gravats non loin d'un cratère de dix mètres de diamètre et de quatre mètres de profondeur témoignent de la violence des explosions. Selon les premiers éléments d'enquête, il y avait dans le camion l'équivalent d'une tonne de TNT. Le bâtiment n'est plus qu'une ruine, seuls les murs de façade ont résisté aux déflagrations. Les images de la télévision publique Rossia montrent des civils ensanglantés mais légèrement blessés se faire soigner devant ce qu'il reste de l'édifice. Autour d'eux, des gens hagards, employés ou membres des services d'ordre, titubent sur le sol gelé.
Accusations. Selon le