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Libération

Corée du Nord: les oeillères de Bush

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Obsédé par l'Irak, il minimise les menaces de Pyongyang.
publié le 30 décembre 2002 à 2h17

Washington

de notre correspondant

George W. Bush se trompe-t-il de crise ? D'un côté, son administration prépare la guerre contre l'Irak, un pays qui n'a pas la bombe nucléaire et qui a accepté sur son sol la présence d'une centaine d'inspecteurs de l'ONU. De l'autre, elle refuse de parler de «crise» à propos de la Corée du Nord, qui affirme posséder une arme nucléaire. Alors que le régime de Kim Yong-il a annoncé la réouverture d'un réacteur capable de produire du plutonium, il a commencé ce week-end à expulser les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Hier, Pyongyang a également dénoncé «le chantage et les menaces nucléaires américaines».

«Préoccupation». Les interrogations contre cette rhétorique schizophrène vont croissant aux Etats-Unis. Ce week-end encore, Bush a menacé de guerre Saddam Hussein alors que ce dernier vient d'accepter de donner une liste de 500 scientifiques ayant travaillé sur les armements (lire ci-contre) : «Il incombe désormais au dictateur irakien de révéler et détruire son arsenal. S'il refuse, les Etats-Unis conduiront, au nom de la paix, une coalition pour désarmer le régime et libérer le peuple irakien.» Pendant ce temps, les services du président américain dévoilaient la nouvelle approche du cas nord-coréen, baptisée «tailored containment» («endiguement sur mesure») : il s'agit surtout de sanctions économiques. Hier, le secrétaire d'Etat Colin Powell tentait de dédramatiser la situation : «Ce n'est pas une crise, seulement u