Moscou correspondance
A près l'attentat-suicide contre le siège du gouvernement prorusse à Grozny, qui a fait au moins 61 morts, les autorités russes encore sous le choc cherchaient les responsables de ce nouveau désastre. Le représentant du président Poutine pour le sud de la Russie, Viktor Kazantsev, n'a pas mâché ses mots, accusant d'«irresponsabilité et de négligence» l'ensemble des responsables de la République, «des policiers au ministre». Des gardes en faction devant le bâtiment ont affirmé que trois personnes en uniformes de l'armée russe se trouvaient à bord des deux véhicules, bourrés d'environ une tonne de dynamite. «Il y avait deux hommes en tenue de camouflage de l'armée russe dans le camion, l'un portant l'insigne de commandant, alors que la Jeep était conduite par un homme en uniforme de lieutenant», a reconnu le ministre tchétchène de l'Intérieur Akhmed Dakaïev.
Tampons. Un des gardes, interrogé par l'AFP à l'hôpital, a raconté que les kamikazes ont «enfoncé les barrières, se sont regroupés très vite et se sont dirigés vers le bâtiment. Nous avons ouvert le feu, mais trop tard pour les stopper». Selon une source anonyme de l'administration tchétchène prorusse, le camion et la Jeep étaient munis de plaques militaires. Leurs occupants ont présenté des documents portant signatures et tampons officiels aux trois postes de contrôle, avant d'emballer les véhicules pour enfoncer une dernière clôture et provoquer les explosions.
Tous ces faits remettent gravement en cau