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Libération

Un millier d'Israéliennes défilent pour la paix

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Les «femmes en noir» ont manifesté dans le centre de Tel-Aviv vendredi.
publié le 30 décembre 2002 à 2h17

Tel-Aviv de notre envoyé spécial

Elles sont venues en noir, croisant d'autres femmes en noir. Mais ces dernières sont des «fashion victims» alors que les premières, près de 1 000 militantes, membres de la Coalition des femmes pour la paix (1) s'étaient rassemblées vendredi, à un carrefour central de la ville, sous le triple mot d'ordre : «Non à l'occupation, au racisme et au transfert.» Pour elles, c'est un succès, alors que la plupart de leurs manifestations ne regroupaient jusque-là que quelques personnes ; d'ailleurs, elles ont oublié les mégaphones. Moins de dix policiers assurent la surveillance. Il a fallu négocier avec eux la projection de Djénine, Djénine, le documentaire de Mohamed Bakri, comédien arabe israélien, interdit de projection publique. Devant l'écran dans un coin de parking, les femmes en noir se font photographier, banderole déployée en arabe «Non au racisme». Très vite, plus personne ne regarde le film. Il importait seulement qu'il fût projeté... Dans la foule, des «internationaux» français d'Attac, un peu raides, tentent de populariser leur première action de «protection de la population palestinienne».

Vedette incontestée de ce rassemblement, Shoulamit Aloni, ex-députée et ministre du parti Meretz, laisse percer un peu de déception : «Cette manifestation est encore trop restreinte. Nous aurions dû submerger la rue. Parce que nous sommes devenus un Etat ethnocentrique : il est loin le temps de Ben Gourion où les droits de tous les citoyens, et la langue