Rome de notre correspondant
Après plus de quarante ans de polémiques, le Vatican lève un coin du voile sur l'attitude controversée de Pie XII à l'égard du nazisme. D'ici à un mois et demi, une partie des archives de l'Etat pontifical couvrant la période 1922-1939 sera en effet accessible aux chercheurs, a annoncé samedi le porte-parole du pape, Joaquin Navarro Valls. Cette mesure «exceptionnelle» avait été prise en février par Jean Paul II, «afin de mettre un terme à des spéculations injustes et ingrates». Restait à en déterminer la date. C'est désormais chose faite.
Dès le 15 février, les documents du secrétariat d'Etat et des archives secrètes du Vatican concernant les rapports avec l'Allemagne durant cette période pourront être consultés : au total, près de 650 cartons provenant, entre autres, de la nonciature apostolique de Munich et de Berlin, où Eugenio Pacelli fut en poste avant de devenir, en 1930, secrétaire d'Etat du Vatican, puis d'être élu au trône de Saint-Pierre neuf ans plus tard. Jusqu'à présent, seules les archives remontant au pontificat de Benoît XV (décédé en 1922) étaient disponibles. Les rapports entre le Saint-Siège et l'Allemagne hitlérienne étaient donc en grande partie couverts par le secret.
Destruction. Samedi, le porte-parole du pape a tenu à préciser que les archives de la Congrégation pour la doctrine de la foi (l'ex-Saint-Office) seront incluses dans les fonds accessibles aux chercheurs. Ces documents devraient permettre d'examiner en particulier