Menu
Libération

Pot-de-vin : le gouvernement polonais éclaboussé

Article réservé aux abonnés
Le quotidien «Gazeta» a piégé un prétendu émissaire du pouvoir.
publié le 2 janvier 2003 à 21h36

Varsovie de notre correspondante

Le scandale a éclaté comme une bombe à la fin de la semaine dernière. Le plus grand quotidien polonais, Gazeta Wyborcza, a démasqué une tentative de corruption comme il y en a beaucoup en Pologne, mais, cette fois, c'est le journal lui-même qui aurait pu être «mouillé» dans une affaire impliquant des personnalités éminentes de la vie publique. Le directeur et rédacteur en chef de Gazeta Wyborcza, Adam Michnik, s'est vu proposer une aide rémunérée pour qu'une loi sur l'audiovisuel soit arrangée au Parlement afin de lui permettre d'acheter Polsat, une chaîne de télévision privée. Mais il lui fallait en échange verser un pot-de-vin correspondant à 5 % du capital estimé de cette société.

Piège. Depuis plusieurs mois en effet, Gazeta Wyborcza et d'autres médias privés se battent en vain contre un projet de loi qui limite leur développement et renforce la position des médias publics. En plein milieu de cette bataille, la proposition de bons offices a été faite par le président du conseil de surveillance de Canal Plus Polska, Lew Rywin, également propriétaire de la maison de productions cinématographiques Heritage Films, qui a cofinancé la Liste de Schindler, de Spielberg, ou dernièrement le Pianiste, de Roman Polanski. Se présentant comme un émissaire du chef du gouvernement, Lew Rywin aurait fait son offre l'été dernier à la présidente du groupe Agora, éditeur de Gazeta Wyborcza, Wanda Rapaczynski. Averti, Adam Michnik a décidé de lui tendre un pièg