Jérusalem
de notre correspondant
Le double attentat-suicide, hier dans le quartier de Névé Chaanan, à Tel-Aviv, vers 18 h 30, heure locale, est le premier depuis six semaines et l'un des plus meurtriers de ces derniers mois. Le dernier bilan faisait état de 23 tués (outre les 2 kamikazes) et de plus de 100 blessés, dont certains dans un état grave, parmi une population surtout composée de travailleurs étrangers.
Billes de fer. La première explosion a eu lieu dans la rue Roch-Pina, la seconde dans la rue Yessoud Haamala, à 200 mètres de distance et à quelques secondes d'intervalle, dans ce quartier piétonnier où se regroupent des travailleurs d'Europe de l'Est, des Asiatiques, des Turcs, dont beaucoup sont clandestins et vivent dans des conditions le plus souvent misérables. Le ministre de l'Intérieur, Elie Ychaï, a d'ailleurs lancé un appel solennel sur les ondes pour convaincre les blessés de se faire soigner et, le cas échéant, de donner leur témoignage, car beaucoup ont peur d'être expulsés.
Les deux bombes, estime la police, étaient particulièrement puissantes, de l'ordre de 10 à 15 kilos, bourrées de clous, de billes de fer, ce qui explique le grand nombre de victimes. Deux jours avant l'ouverture officielle de la campagne des élections législatives du 28 janvier, beaucoup redoutaient qu'un attentat d'ampleur vienne troubler le débat. Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, qui a réuni hier, vers 23 h, son minicabinet pour examiner une éventuelle riposte à ces attentat