Mont Kumgang
(Corée du Nord)
envoyé spécial
Sur le bateau, la boutique de souvenirs ne désemplit pas. Foulards, serviettes, albums photos mais aussi horloges, montres, canevas... Durant les cinq heures de traversée qui séparent le port sud-coréen de Sokcho de Goesong, l'embarcadère nord-coréen du mont Kumgang, les 200 croisiéristes venus du Sud n'ont guère d'autres loisirs que de dépenser leurs wons en babioles. Kumgangsan les «monts du diamant» en coréen est la seule partie nord-coréenne accessible aux touristes du sud de la péninsule. Situées juste de l'autre coté de la zone démilitarisée qui divise les deux pays, ces montagnes spectaculaires recouvertes de forêts sont toutefois hors d'atteinte par la route, alors qu'il suffirait de moins d'une heure en voiture pour s'y rendre depuis Sokcho. Le tourisme, au mont Kumgang, est une expédition digne de la guerre froide, avec le groupe industriel Hyundai titulaire de cette concession unique depuis la fin 1998 dans le rôle de l'encaisseur, du garde-chiourme et de l'entremetteur. Les candidats au voyage sont embarqués à Sokcho sur un ferry Hyundai. Divisés en groupes sous la houlette de jeunes guides sud-coréens chargés de faire respecter toutes les consignes pas de photos hors des sites prévus, aucun cliché des bateaux nord-coréens ou de la ville voisine plongée dans le noir dès la tombée du jour, pas de zoom, pas d'utilisation de la monnaie sud-coréenne, etc. , tous ont payé environ 800 euros pour passer trois jours dan