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Libération

Sri Lanka : les Tigres refusent de désarmer

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Négociant avec le pouvoir, la guérilla joue le rapport de force.
publié le 10 janvier 2003 à 21h44

Nakhon Pathom (Thaïlande)

envoyé spécial

Les délégations des Tigres tamouls et du gouvernement sri lankais, qui négocient un accord de paix depuis quatre jours en Thaïlande, sont en désaccord total sur la question essentielle de la démilitarisation. Avec une grande fermeté, Anton Balasingham, leader de la délégation du Mouvement de libération des Tigres de l'Eelam tamoul (LTTE), a réitéré le refus de la guérilla de déposer les armes, condition préalable posée par l'armée sri lankaise au repli de son dispositif militaire dans la péninsule de Jaffna, région majoritairement tamoule. «Certains nous comparent à l'IRA ou aux Palestiniens et pensent que l'on a quelques armes ici et là. Comprenez que nous avons une formidable machine de guerre, une armée conventionnelle. Désarmer serait un suicide», a-t-il déclaré. Le LTTE dispose en effet d'une véritable armée forte de 10 000 à 15 000 hommes. C'est le seul mouvement de guérilla au monde à disposer d'une marine. Le représentant des Tigres tamouls a toutefois insisté sur le fait que cela ne signifiait pas qu'il y aurait «un recours à la violence» mais qu'il s'agissait simplement de «négocier en position de force».

G.L. Peiris, qui dirige la délégation du gouvernement sri lankais, a minimisé ce désaccord en expliquant que l'accent était désormais «à l'amélioration de la vie quotidienne» des Sri Lankais affectés par la guerre civile, et à la reconstruction économique avec le soutien de la Banque mondiale. «De grands progrès ont déjà été f