Jérusalem
de notre correspondant
Le nom de code ? Inévitable : «Sharongate». Les journaux de vendredi clamaient leur désaveu du Premier ministre : «Son dernier combat», «La catastrophe», «Il doit s'en aller». Non pas tant pour ses démêlés financiers que pour la manière dont il a exploité la conférence de presse, convoquée jeudi soir, où il se disait disposé à s'expliquer «faits et documents» à l'appui. De faits et de documents, il ne fut pas question. Mais plutôt d'une attaque en règle, pendant vingt minutes, contre ses adversaires travaillistes et, en particulier, Amram Mitzna. Au point que le juge Michaël Heschin, président de la commission électorale centrale, ordonnait à toutes les télévisions, de son propre chef, de cesser leur diffusion en direct.
Michaël Heschin n'est pas un «petit juge» : il est membre de la Cour suprême de justice, qui, selon la droite, est «un repaire de gauchistes» et, selon la gauche, «le dernier rempart de la démocratie». C'est lui qui a validé les candidatures des députés arabes Ahmed Tibi et Azmi Bichara (Libération de vendredi). Le juge Heschin, selon plusieurs témoins, bouillait de rage devant son écran en entendant Ariel Sharon. Son interruption brutale est une première, «mondiale» écrit Haaretz. D'ailleurs, dès samedi soir, travaillistes et Likoud se réuniront au sein de la commission électorale centrale pour lui donner des suites. Amende contre le Likoud, réduction du temps de parole sur les écrans pendant la campagne électorale ? Les débats