Menu
Libération

Irak: Blair tempère son côté va-t-en-guerre

Article réservé aux abonnés
Face aux pressions de son parti, le Premier ministre britannique joue la carte onusienne.
publié le 14 janvier 2003 à 21h48

Londres de notre correspondant

Pour désarmer Saddam, Tony Blair parie sur les Nations unies et leurs inspecteurs, mais pas seulement. Sous la pression de son parti, le Premier ministre néotravailliste s'est déclaré hier, avec plus de force que par le passé, en faveur d'une solution onusienne à la crise du Golfe, sans pour autant écarter d'autres voies. S'il dit «préférer [le vote d'une] nouvelle résolution» du Conseil de sécurité avant tout recours à la force, il n'a pas formellement exclu d'entraîner son pays dans une guerre déclenchée et conduite par la seule Amérique.

«Temps limite». Confronté à un début de fronde au sein du New Labour, il était condamné à un numéro d'acrobatie. «Laissons les inspecteurs faire leur travail. Je ne vois aucune raison de leur imposer un temps limite», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse très attendue. Une réponse indirecte à ceux qui, à Washington, plaident en faveur d'une action militaire dès la mi-février. Mais, assailli de questions sur l'imminence de la guerre, le même Tony Blair a rétorqué : «Interrogez-moi à nouveau dans quelques semaines.»

Alors qu'une partie de la Royal Navy a pris la direction du Golfe, le Foreign Office milite presque ouvertement en faveur d'un report du compte à rebours à l'automne. Un tel délai, plaident les diplomates, permettrait de réunir des preuves à charge contre Saddam Hussein et d'obtenir l'accord de la communauté internationale à une offensive contre l'Irak.

S'il décide de suivre Bush Jr. sans