Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Aune semaine de la grande célébration des quarante ans du traité d'amitié franco-allemand, Allemands et Français ont de sérieuses difficultés à accommoder leurs visions sur l'avenir de l'Europe. Gerhard Schröder et Jacques Chirac, avec leurs ministres des Affaires étrangères, dînaient hier à l'Elysée pour tenter de finaliser une proposition commune sur les institutions de l'Union. Il reste peu de temps, puisqu'elle doit être présentée, lundi prochain, à la Convention européenne présidée par Valéry Giscard d'Estaing. Une contribution franco-allemande pèserait, évidemment, d'un poids déterminant sur la rédaction de la future Constitution.
Deux vues. Berlin et Paris ont déjà réussi à se mettre d'accord sur plusieurs pans de l'Europe élargie : la défense, la justice et les affaires intérieures, la «gouvernance économique» de la zone euro. Mais le sujet institutionnel est infiniment plus délicat : le traité de Nice, conclu en décembre 2000, les a vus s'affronter durement, sans aboutir à un compromis satisfaisant. Or les choses ne semblent pas mieux parties qu'il y a deux ans. Car les termes du débat n'ont pas changé depuis cinquante ans. Traditionnellement, le coeur de la France penche du côté du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement, l'instance suprême de l'Union, et du Conseil des ministres, deux institutions où siègent les Etats en tant que tels. Pour Paris, ils sont seuls détenteurs de la «légitimité démocratique» au sein du p