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Libération

Venezuela : panne sèche au pays de l'or noir

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Maracaibo, la ville aux 20000 puits, au bord de la paralysie.
publié le 14 janvier 2003 à 21h48

Maracaibo envoyé spécial

Des vieilles américaines aussi larges que rouillées, des italien nes ou des japonaises rutilantes, des pick-up éreintés, des taxis, des bus, des camions... La queue est longue comme un épisode de telenovela vénézuélienne. Des milliers de véhicules sont immobilisés sur le bas-côté de l'autopista qui relie l'aéroport à la ville de Maracaibo. Quatre, peut-être cinq kilomètres de queue. Au bout : une station-service PDV (Petroleos de Venezuela), et l'espoir de faire un plein. L'espoir, seulement. Car le temps d'arriver à la pompe, celle-ci pourrait être vide. On somnole, on patiente, on trouve trois collègues d'endurance pour taper un domino sur une table bringuebalante. «Hier, j'ai attendu onze heures, indique, très calme, un chauffeur de taxi. Je suis équipé : dans le coffre, j'ai un coussin pour la sieste et une couverture pour la nuit.» Car certains auraient patienté jusqu'à vingt-quatre heures.

En ville, même paysage, sauf que les files d'attente épousent les détours interminables des rues et des avenues taillées au cordeau. Les queues s'allongent aussi devant les stations-service fermées, soit environ une sur deux : une information, une rumeur, a couru que ces pompes-ci seraient approvisionnées bientôt.

Mine d'or noir. Maracaibo, comme tout l'Etat vénézuélien de Zulia, à l'ouest du pays, n'a plus d'essence qu'au compte-gouttes. Et pourtant. La deuxième ville du pays est assise sur une mine d'or noir. La moitié de la production du pays, cinquième expor