Jérusalem
de notre correspondant
A deux semaines des législatives, Amram Mitzna, tête de liste travailliste, a décrété hier l'état d'urgence pour mobiliser ses électeurs : «L'heure est venue de dire la vérité. Nous ne ferons pas partie d'un gouvernement [d'union nationale] dirigé par Sharon», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Tel-Aviv. «Celui qui ne votera pas travailliste votera en fait pour Sharon», a-t-il ajouté. Dès la veille, Avraham Burg, l'un des responsables de la campagne électorale du candidat travailliste et président sortant de la Knesset, avait précisé : «Nous ne commettrons pas une nouvelle fois l'erreur qui a consisté à rester vingt mois dans le précédent gouvernement d'union nationale. Il faut que les électeurs ne soient pas victimes d'illusion : c'est le Likoud ou nous.»
Il y a en effet péril en la demeure. Deux sondages parus lundi dans Maariv et Yédiot Aharanot indiquent que le Likoud n'est pas affecté par les récentes affaires de corruption, et regagne des points : 32 ou 33 sièges (contre 28-30 auparavant), alors que le Parti travailliste retombe à 20 (contre 22). Le candidat travailliste a donc brusqué les choses. Avec le voeu, à peine secret, de grappiller des mandats à Meretz (gauche), à Shinouï (libéraux laïcs) et aux listes arabes.
Carrefour. Autour d'Amram Mitzna, autant Benyamin Ben Eliezer qu'Ephraïm Sneh, respectivement ministres de la Défense et des Transports du gouvernement sortant, pourtant connus pour leur goût pour l'union na