Pékin de notre correspondant
Comment un homme connu comme un leader spirituel non violent, engagé dans une importante action sociale, peut-il être accusé d'avoir posé des bombes ? C'est le cas de Tenzin Delek, un moine tibétain de 52 ans, condamné à mort, avec un sursis de deux ans, le mois dernier par un tribunal chinois à Chengdu, la capitale du Sichuan, ainsi que son assistant, Lobsang Dhondup, âgé de 28 ans. Ils devaient comparaître en appel vendredi dernier, mais rien n'a encore filtré sur les délibérations du tribunal.
Tenzin Delek est bien connu dans les milieux tibétains, et l'accusation portée contre lui par les autorités chinoises d'être à l'origine d'une série d'attentats à la bombe, dont un au printemps dernier sur un marché de Chengdu ayant fait douze blessés, a fortement surpris. Il a été arrêté le 7 avril, et tenu au secret. Il n'était d'ailleurs pas défendu lors de son procès, début décembre. Selon Radio Free Asia, une station financée par les Etats-Unis, Tenzin Delek se serait écrié à l'issue du procès que celui-ci avait été «injuste» et les accusations «fausses».
Pour ceux qui l'ont rencontré, ou ont suivi son enseignement, Tenzin Delek, qui a été ordonné moine par le dalaï-lama, est tout l'inverse d'un poseur de bombes. Certains exilés tibétains, parmi les plus jeunes, s'opposent à la ligne non violente du dalaï-lama, mais aucun dignitaire religieux du rang de Tenzin Delek n'a jusqu'ici été associé à leur courant. Et certains exilés, tout comme les organisati