«Je ne sais pas s'il existe aux Etats-Unis un hit-parade des alliés, mais s'il y en avait un, la Pologne ferait un bond en avant»: évoquant vendredi dernier la prochaine rencontre aux Etats-Unis du président Aleksander Kwasniewski avec George W. Bush, son conseiller à la sécurité nationale Marek Siwiec se félicitait de voir son pays promu au rang de partenaire de Washington. A la veille de son entrée dans l'UE, Varsovie affiche ainsi ses sentiments atlantistes au risque d'indisposer certains alliés européens, particulièrement fran çais, inquiets de voir arriver de nouveaux membres rêvant davantage d'Amérique que d'Europe.
«Par tradition, nous sommes proaméricains et proeuropéens. Et nous n'y voyons pas de contradiction.» A l'instar de la classe politique polonaise, Adam Michnik, figure de Solidarité devenue directeur du quotidien Gazeta, se montre agacé devant l'insistance de ses interlocuteurs français à lui faire avouer ses «préférences» américaines. La Pologne, comme les sept autres ex-pays communistes appelés à rejoindre l'Union le 1er mai 2004, estime qu'il n'y a pas à choisir entre l'Europe, symbole de prospérité et d'entente entre les peuples, et les Etats-Unis, garants, avec l'Otan, de la sécurité dans le monde. «Plus d'Europe ne veut pas dire moins d'Amérique, soulignait, en novembre à Washington, le Premier ministre hongrois Peter Medgyessy. Notre adhésion à l'UE n'entraînera pas une détérioration de nos relations bilatérales.»
Trahisons. L'atlantisme des candidats p