Cherchant à retrouver le rôle de premier plan qu'elle avait joué pendant la guerre du Golfe et préoccupée des conséquences imprévisibles d'une guerre contre l'Irak, la Syrie s'est mobilisée diplomatiquement pour à la fois tenter de trouver une issue pacifique à la crise et regrouper derrière elle le camp arabe hostile à toute intervention américaine.
Emissaires. Dans cette perspective, les hauts dirigeants syriens se sont beaucoup déplacés ces derniers jours, dans la région et au-delà. Lundi, le chef de la diplomatie Farouk al-Chareh était à Ankara, d'où il a appelé à «une action commune pour une solution pacifique, car une guerre contre l'Irak c'est une guerre contre toute la région». Mardi, le vice-président Abdel Halim Khaddam était à Moscou porteur d'un message à Vladimir Poutine. Hier, le président Bachar al-Assad était attendu à Téhéran, mais sa visite a été annulée au dernier moment. Ce que redoute Damas, ce n'est pas seulement qu'une attaque américaine contre l'Irak morcelle ce pays, entraîne la création d'un Etat kurde indépendant dans le Nord irakien, mais aussi que Washington profite de cette crise pour déstabiliser toute la région, y compris le régime syrien et ses affidés libanais. Le quotidien (officiel) Al-Baas le reconnaissait dernièrement : les Etats-Unis ne recherchent «ni le désarmement, ni le renversement du régime (de Saddam Hussein), mais le contrôle du pétrole du Proche-Orient en prévision d'une réorganisation des régimes de la région». Soucieux de ne p