Washington
de notre correspondant
George W. Bush n'a pas peur des symboles. Avant-hier, jour anniversaire de la naissance de Martin Luther King, il a soulevé le couvercle d'un débat tabou depuis une génération : celui de la «discrimination positive» (affirmative action) en faveur des minorités. Jugeant «inconstitutionnel» et «profondément malsain» le système de sélection de l'université du Michigan, qui accorde des points supplémentaires pour les candidats issus de minorités (noires, hispaniques, asiatiques...), le Président a transmis ses observations à la Cour suprême, qui doit d'ailleurs examiner l'affaire, à la suite d'une plainte déposée par deux étudiants blancs. La procédure choisie par l'université du Michigan, a déclaré le président dans une adresse télévisée, «équivaut à un système de quotas qui récompense ou qui pénalise les étudiants en fonction de leur race».
Intégration. George Bush n'a pas attaqué sur le principe l'affirmative action, une politique mise en place dans les années 60 pour faciliter l'intégration des Noirs aux classes moyennes. Il s'est fait mercredi le défenseur de la «diversité ethnique» dans les universités. Mais, pour assurer la présence des minorités parmi les étudiants, il propose d'autres moyens que les critères raciaux, qu'il juge : «injustes, semant la discorde et incompatibles avec notre Constitution». Dans l'Etat du Texas, dont il a été gouverneur pendant six ans, il a ainsi mis en place un système dans lequel 10% des lycéens (les meilleur